Un faible taux de stéroïdes neuroactifs identifie un sous-type biologique de dépression chez les adultes atteints du virus de l’immunodéficience humaine et soumis à un traitement antirétroviral suppressif.

Contexte

La prévalence et le risque de mortalité liés à la dépression chez les personnes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et recevant une thérapie antirétrovirale (ART) sont plus élevés que dans la population générale, mais les biomarqueurs pour le ciblage thérapeutique sont inconnus. Dans la présente étude, nous avons cherché à identifier les métabolites plasmatiques associés aux symptômes dépressifs chez les personnes séropositives recevant un traitement antirétroviral.

Méthodes

Il s’agit d’une étude prospective portant sur des adultes infectés par le VIH et traités par ART, présentant ou non des symptômes dépressifs évalués à l’aide des scores longitudinaux de l’inventaire de dépression de Beck. Le profilage des métabolites plasmatiques a été réalisé dans 2 cohortes indépendantes (n = 99 au total) par chromatographie liquide et gazeuse et par spectrométrie de masse en tandem.

Résultats

Les participants présentant des symptômes dépressifs avaient des stéroïdes neuroactifs (sulfate de déhydroépiandrostérone [DHEA-S], androstènediols et sulfate de prégnénolone) plus faibles que ceux ne présentant pas de symptômes dépressifs. Le rapport cortisol/DHEA-S, un indicateur du déséquilibre de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, était associé aux symptômes dépressifs (P < .01) en raison des faibles niveaux de DHEA-S, alors que le cortisol était similaire entre les groupes. La probabilité de présenter des symptômes dépressifs augmentait avec les rapports cortisol/DHEA-S (rapport de cotes ajusté, 2,5 pour une augmentation d’une unité du score z ; intervalle de confiance à 95 %, 1,3-4,7), indépendamment de l’âge et du sexe. Le rapport kynurénine/tryptophane n’a pas montré d’association significative.

Conclusions

Ces résultats suggèrent que l’altération du métabolisme des stéroïdes neuroactifs peut contribuer aux mécanismes physiopathologiques de la dépression chez les adultes infectés par le VIH et traités par ART, ce qui représente une voie biologique potentielle pour le ciblage thérapeutique.

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