La réponse du cortisol chez les patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) pendant l’exposition avec prévention de la réponse (ERP), un traitement psychothérapeutique stressant mais très efficace, a donné lieu à des résultats contradictoires dans trois études antérieures portant sur des échantillons de faible taille.
Dans une cohorte plus importante de 51 patients souffrant de TOC, nous avons mesuré à plusieurs reprises les unités subjectives de détresse (SUD) et les hormones de stress adrénocorticales cortisol, déhydroépiandrostérone (DHEA) et sulfate de déhydroépiandrostérone (DHEA-S) dans la salive au cours de la toute première séance d’ERP et le jour précédent.
Comme on pouvait s’y attendre, les SUD ont augmenté le jour précédant la séance d’ERP et ont continué à augmenter pendant l’ERP, mais le cortisol salivaire et la DHEA ne se distinguaient pas statistiquement de la condition de comparaison. Il est intéressant de noter que la DHEA-S était significativement élevée tout au long de l’ERP par rapport au jour de comparaison, mais qu’elle n’a pas augmenté davantage en réponse aiguë à l’ERP.
Selon une analyse exploratoire dans un sous-échantillon, les niveaux d’hormones le jour de comparaison ou le jour de l’ERP ne permettaient pas de prédire la réponse au traitement anti-OCD un mois plus tard.
Ces résultats corroborent nos constatations antérieures de non-réponse du cortisol malgré un stress subjectif considérable dans l’ERP. Le rôle de la DHEA-S dans l’anxiété anticipatoire et les effets d’une thérapie augmentant le taux de cortisol dans l’ERP doivent faire l’objet d’une étude plus approfondie.