Contexte et objectifs
Les hommes développent plus fréquemment un cancer gastrique que les femmes, mais les mécanismes qui sous-tendent cette différence entre les sexes sont peu connus. Les hormones stéroïdiennes sexuelles peuvent influencer le risque de cancer gastrique. Nous avons donc évalué si les principaux précurseurs surrénaliens, androgènes et œstrogènes circulants étaient associés au cancer gastrique dans une population mexicaine à haut risque.
Méthodes utilisées
Des échantillons de sang ont été prélevés au moment du diagnostic chez 50 patients atteints de cancer gastrique sans cardia et 50 témoins atteints de gastrite non atrophique confirmée histologiquement. Les taux sériques d’estradiol, de testostérone et de déhydroépiandrostérone (DHEA), mesurés par une méthode validée de spectrométrie de masse, ont été classés en tertiles : faibles (T1), moyens (T2) et élevés (T3). Des modèles de régression logistique inconditionnelle ont été utilisés pour calculer les rapports de cotes (OR) et les intervalles de confiance à 95 % (IC), en tenant compte de l’âge, du sexe et de l’éducation.
Résultats
Les niveaux de DHEA étaient inversement associés au cancer gastrique (tendance p par augmentation de tertile : <0,0001), avec des OR ajustés (IC à 95 %) de T2 et T3 (vs. T1) de 0,25 (0,09-0,70) et 0,10 (0,03-0,34), respectivement. Les niveaux d’estradiol et de testostérone n’étaient pas significativement associés au cancer gastrique.
Conclusions
Notre étude montre qu’une concentration plus élevée de DHEA circulante peut être associée à un risque plus faible de cancer gastrique sans cardia. Des études longitudinales sont nécessaires pour évaluer la temporalité de cette association et étudier les mécanismes de pathogenèse de la maladie.