Objectif
L’identification de biomarqueurs est une priorité dans la recherche translationnelle sur la douleur chronique. La déhydroépiandrostérone (DHEA) et sa forme sulfatée, la DHEA-S, sont des stéroïdes corticosurrénaliens présents dans le sang qui ont des propriétés neuroprotectrices et produisent également des hormones sexuelles. Ils peuvent capturer des mécanismes neuroendocriniens clés spécifiques au sexe de la douleur chronique.
Conception
Étude transversale.
Méthodes d’analyse
En utilisant les données de 1 216 adultes âgés de 34 à 84 ans vivant dans la communauté et appartenant à la cohorte Midlife in the United States (MIDUS), nous avons examiné les niveaux de DHEA et de DHEA-S dans le sang en association avec la douleur chronique chez les hommes et les femmes, en ajustant les données démographiques, les maladies chroniques, les médicaments, y compris les opioïdes, et les facteurs psychosociaux. Si une association était trouvée, nous avons exploré plus avant les relations dose-réponse en fonction du nombre de localisations de la douleur et du degré d’interférence de la douleur.
Résultats
Chez les femmes, la douleur chronique était associée à une diminution de 0,072 (intervalle de confiance [IC] à 95 %, -0,127 à -0,017) du log10 DHEA-S µg/dL, la douleur à un ou deux endroits étant associée à une diminution de 0,068 (IC à 95 %, -0,131 à -0,006) et la douleur à trois endroits ou plus à une diminution de 0,071 (IC à 95 %, -0,148 à 0,007) du log10 DHEA-S (P pour la tendance = 0,074). En outre, chez les femmes, les douleurs peu gênantes étaient associées à une diminution de 0,062 (IC à 95 %, -0,125 à -0,000), tandis que les douleurs très gênantes étaient associées à une diminution de 0,138 (IC à 95 %, -0,233 à -0,043) du log10 de la DHEA-S (P pour la tendance = 0,004). La douleur chronique n’a pas été associée aux niveaux de DHEA ou de DHEA-S chez les hommes, ni aux niveaux de DHEA chez les femmes.
Conclusions
La douleur chronique et ses interférences fonctionnelles correspondent à des taux sanguins de DHEA-S plus faibles chez les femmes.