Les poils des fœtus équins commencent à pousser vers 270 jours de grossesse, et les poils prélevés à la naissance reflètent les hormones du dernier tiers de la grossesse. L’étude visait à évaluer les concentrations de cortisol (CORT) et de déhydroépiandrostérone-sulfate (DHEA-S) et leur rapport dans la matrice trichologique des poulains et des juments en fonction de leurs paramètres cliniques, de l’état clinique du nouveau-né (étude 1) et du lieu d’hébergement au moment de la mise bas (étude 2).
Dans l’étude 1, 107 paires jument-fœtus ont été divisées en poulains sains (groupe H ; n = 56) et malades (groupe S ; n = 51), tandis que dans l’étude 2, le groupe H a été divisé en parturition à l’hôpital (n = 30) et à la ferme d’élevage (n = 26). Les stéroïdes présents dans les poils ont été mesurés à l’aide d’un dosage radio-immunologique en microtitration en phase solide. Dans l’étude 1, les concentrations de CORT dans les poils mesurées chez les poulains ne différaient pas entre les groupes et ne semblaient pas être influencées par les paramètres cliniques. Une corrélation entre les concentrations de CORT dans les poils des poulains et des juments (p = 0,019 ; r = 0,312, groupe H ; p = 0,006 ; r = 0,349, groupe S) et entre les concentrations de CORT et de DHEA-S chez les poulains (p = 0.018 ; r = 0.282, groupe H ; p < ; 0.001 ; r = 0.44, groupe S) et les juments (p = 0.006 ; r = 0.361, groupe H ; p = 0.027 ; r = 0.271, groupe S) existent dans les deux groupes.
L’augmentation des concentrations de DHEA-S dans les poils (p = 0,033) et la diminution du rapport CORT/DHEA-S (p < ; 0,001) semblent être des biomarqueurs potentiels du stress chronique dans le dernier tiers de la grossesse, ainsi qu’un signe potentiel de résilience et de charge allostatique chez les poulains malades, et méritent une plus grande attention dans l’évaluation de l’activité prénatale de l’axe hypothalamus-hypophyso-surrénalien (HPA) chez l’espèce équine. Dans l’étude 2, les concentrations d’hormones dans les poils des juments hospitalisées pour une mise bas assistée ne différaient pas de celles qui avaient pouliné à l’élevage.
Ce résultat pourrait être lié à une période d’hospitalisation trop courte pour entraîner des changements significatifs dans le dépôt de stéroïdes dans les poils de la jument.